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"Les nébuleuses de la pleine lune"

Publié le par Lithic

"Les nébuleuses de la pleine lune."

Les prévisions météo n’étant pas optimistes pour le week-end du 24 avril, je m’étais donc résigné à attendre la prochaine nouvelle lune pour prendre à nouveau ma dose de photons galactiques .

La perspective de ce long délais d’abstinence observationnelle me rendait cafardeux.😪

Miraculeusement en milieu de semaine les prédictions de temps ont subitement changé, annonçant les nuits du jeudi 22 et vendredi 23 avril comme parfaitement dégagés .

Malgré une lune gibbeuse croissante autour de 80%, cette fenêtre présentait l’opportunité de profiter deux nuits d’observations supplémentaires ,de plus, l’essaim météoritique des lyrides promettait de belles sensations visuelles.

Du coup, il ne m’a pas fallu longtemps pour me décider à installer un campement sur le terrain de ma bergerie avec la compagnie de mes amis Edward et Luc le jeudi, ainsi que Nelson le vendredi.

La première nuit fut essentiellement consacrée à l’observation des reliefs lunaire, d’autant que la stabilité du ciel était exceptionnelle pour ma région !

L’absence totale de turbulence, nous a permis l’utilisation de grossissements indécents et de suivre avec un luxe de détails les levers de soleil sur les multiples pics centraux de cratères situés loin dans l’ombre à plusieurs minutes d’arcs du terminateur.

Quel bonheur intense que d’admirer la douceur des plissements de surface, les innombrables failles ,craterelets et autres subtils dômes sur le « velours » des mers lunaires. Sans parler des soyeuses nuances de gris tirant parfois vers le bleu …

Un ami non-astronome (Luc) a eu la chance de se trouver là au bon moment pour faire son baptême visuel et profiter de ces sublimes instants ou l’atmosphère nous gratifie d’une transparence et d’un calme absolu. Il m’a rapporté avoir fait de beaux rêves suite à ces observations.🤩

J’attendais justement un oculaire qualifié de « planétaire » de courte focale (TMB 2,5 mm) qui malheureusement n’arrivera que le lendemain lorsque la stabilité sera légèrement moins bonne.

Je reviendrai plus loin sur la qualité de cet accessoire.

Nuit du vendredi 23 au samedi 24 avril :

je dédie cette deuxième nuit à ceux qui rabâchent qu’il ne sert a rien de sortir autour de la pleine lune car « il n’est pas possible d’observer dignement les objets du ciel profond ».

En préambule notre traditionnelle grillade aux plantes aromatiques de garrigues, arrosé (avec modération) d’un excellent vin des Pouilles.

Suivi d’une observation lunaire à la bino qui nous confirmera que le seeing est légèrement moins bon que la veille, mais qui reste tout de même très bon !

Cela nous a permis de tester dignement mon tout nouvel oculaire dédié aux observations planétaires : Le TMB de 2,5 mm / 58°.

La qualité est au rendez-vous, malgré un grossissement de 740x l’image reste piquée et contrastée (les noirs sont noirs et les blancs sont blancs) seul un léger chromatisme bleuté est visible sur l’extrême bordure de champs lorsque l’œil n’est pas en position optimal . Le champ de 58° est un atout pour les possesseurs de Dobson non motorisé. C'est donc un très bon oculaire, d’usage agréable qui n’a rien à envier à mes plossls de référence.

Compte tenu du prix , c’est un investissement que je ne regrette pas : je vais de ce pas commander le doublon pour la bino !😊

En attendant que la lune passe le méridien, nous allons butiner quelques jolis couples stellaires : Gamma Léonis ou « Algieba » les deux composantes arborent une jolie coloration jaune/doré (étoile K et G) Juste magnifique ! Moins spectaculaire, situé juste au-dessus « Adhafera » où Zeta Léonis est un sympathique couple apparent. Au tour de la superbe epsilon du dragon qui est une géante orange, constituée de 2 étoiles de magnitude 3,8 et 7,0 suivit de bêta du dragon appelé « Rastaban » magnifique double jaune dont les magnitudes sont 2,8 et 11,7 ou encore l’éclatante « Cor Caroli » située en plein zénith pour n’en citer que quelqu'une…

Le monde des étoiles doubles est fascinant, il y a de quoi s’occuper des nuits entières lorsque le ciel est inondé de lumière par la lune, je le prospecte trop peu à mon goût et je me promets d’y revenir plus régulièrement !

Nous allons maintenant nous tourner vers les nébuleuses planétaires brillantes sur lesquelles la lumière lunaire n’a que peu ou pas d’influence en observation visuelle.

La première de ces belles, que j’affectionne particulièrement est NGC 6543. La célèbre nébuleuse de l'œil de Chat située dans la constellation du Dragon et dont l'âge est estimé à seulement 1 000 ans ! Cette brillante cible de magnitude 9,8 fait partie de ma liste de « nébuleuses de la pleine lune » car sa partie centrale n’est pas affectée par la brillance du fond de ciel. Elle reste détaillée, colorée et supporte parfaitement les fortes amplifications : à 205x ( ES 9 mm/100°) la fine étoile centrale est figée, elle est auréolée d’un cocon ovalisé d’une coloration bien saturé « turquoise/cyan » avec des nodosités renforcées qui semblent constituer des bribes d’ellipses qui paraissent et disparaissent au grès des fluctuations de ma vision ( les fameux « glimpses » des observateurs de CP).

À 336x ( ES 5,5 mm/100°) la nébuleuse est toujours aussi dense et subtilement structuré, mais curieusement, je perds l’étoile centrale en vision directe et la couleur est moins saturée .

Notre prochaine NP est NGC 6210 . Elle se situe à 6500 années-lumière dans la constellation d’Hercule, appelée « nébuleuse de la tortue », c’est une nébuleuse très brillante de magnitude 8,5. Vraiment facile à repérer pratiquement à mi-chemin entre Delta et Beta (entre les pieds d’Hercule).

À 205 x elle paraît bleue ovalisée sans limites précises, à 336x la couleur est toujours aussi saturée, la nébuleuse est plus large et on soupçonne des nuées furtives en périphérie, l’étoile centrale reste invisible, je referai l’essai avec un filtre HB …

il est maintenant 4 h 30, la fatigue cumulée de la nuit précédente commence à se faire lourdement sentir, après un détour sur quelques amas globulaires, je conclus rapidement par l’incontournable M57 qui malgré la lune, reste subtilement colorée avec des renforcements lumineux perceptibles dans l’anneau.

Je me résigne avec regret à reporter l’observation d’autres nébuleuses planétaires brillantes à la prochaine lunaison .

Pour clôturer la nuit, une jolie lyride traverse le ciel d’est en ouest, il est temps pour moi d’aller me glisser dans le duvet douillet qui m’attends sous la tente !

À bientôt , sous de prochains cieux clairs .

 

"Les nébuleuses de la pleine lune"
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