Nuit en bordure de la forêt des Artigues dans Malo à 1300m d'altitude.

Après une courte nuit dans le coffre du break, réveil obligé par l’astre du jour en bordure de la forêt des Artigues dans Malo à 1300m d'altitude.

Une bien belle nuit d'observation écourtée par des nuages opaques vers 5 h...

Ce n'est pas la meilleure soirée passée sur ce site à fort potentiel cependant, nous avons quand même profité de belles images par rapport à ce que nous offrent nos sites situés plus bas dans la plaine .

On retiendra parmi les cibles observées :

Avec 61x et 1°30 de champ, une NGC 7000 très contrastée avec un golfe du Mexique parfaitement découpé et une douce texture grisâtre dans les nuages d’hydrogène (ES 30 mm/82° + OIII)

La nébuleuse du croissant NGC 6888 au zénith est étonnamment brillante, elle dévoile des structures complexes dans ses zones périphériques les plus brillantes qui rappellent la forme des contours d’une oreille humaine. (ES30 mm/82°+OIII)

Le champ très esthétique de la Galaxie NGC6946 située en pleine voie lactée et accompagnée de l’amas ouvert NGC 6939 visibles simultanément dans l’oculaire à faible grossissement .

En augmentant le grossissement 108x et 154x (ES 17 mm/92° et ES 12 mm/92°), la galaxie Sc vue de face dévoile ses bras spiraux et prend une subtile teinte gris bleutée dans un champ ponctué d’étoiles.

Un détour par les incontournables « dentelles du cygne »

NGC 6960 est déjà brillante et structurée sans l’usage de filtre !

Le spectacle devient grandiose : chaussé d’un filtre OIII, la nébuleuse dévoile un enchevêtrement de structures filamenteuses du nord au sud me rappelant plus la forme d’une plume s’évasant que celle d’un « balai de sorcière ».

En cheminant vers la « grande dentelle » on est interpelé par le « triangle de Pickering » constitué de fines nébulosités qui s’étirent dans un riche champ étoilé.

Le complexe NGC 6992/6995/IC 1340 est difficile à décrire tellement l’aspect est proche de la photographie.

La demi-boucle incurvée sur plus de 1° a une teinte verdâtre due au filtre OIII, des filaments torsadés, denses et colorés sont visibles sur toute la nébuleuse et finissent par s’effilocher sur la partie terminale d’IC1340, comme soufflés par le vent vers le sud-est.

Magnifié par la transparence d’un ciel d’altitude, c’est un spectacle dont on ne se lasse pas !

La constellation de Cassiopée est haute dans le ciel , c’est le moment de visiter quelques classiques du secteur.

M76 est assez bien détaillés et structurés dans sa partie centrale rectangulaire , en revanche, j’ai des difficultés à voir les boucles qui s’échappent de celle-ci, alors que je les aie déjà vues facilement sous un ciel a priori de moins bonne qualité (l’âge me jouerait-il des tours ?)

Edward et ses yeux de 20 ans semblent mieux les percevoir… curieusement l’usage des filtres OIII et UHC n’apportent rien de plus alors que j’ai des souvenirs où les filtres étaient d’une efficacité redoutable pour ces structures .

Comme le ciel est stable, nous poussons les grossissements ( ES 5,5 mm/100°) qui permettent d’assombrir le fond de ciel et de détailler la partie centrale de la nébuleuse qui se scinde en deux parties séparées par un chenal obscur (NGC 650/651)

NGC 40 est un incontournable de cette région du ciel, c’est une jolie nébuleuse planétaire circulaire brillante et contrastée avec une étoile centrale ponctuelle et fine.

M45 les pléiades sont maintenant hautes sur l’horizon, c’est le moment de vérifier si la transparence est aussi bonne que l’hiver dernier ou les nébulosités autour des étoiles étaient évidentes.

Pour avoir le champ maximum et visionner les pléiades en entier , je chausse le SP56 mm qui m’offre un champ de 1°57 et un grossissement de 33 x.

L’aspect est moins flatteur que l’hiver dernier ou M45 culminait haut dans le ciel, cependant les nébulosités sont présentes autour d’Alcyone, Mérope et Electra, celle autour de Mérope qui s’incurve permet d’être certain qu’il ne s’agit pas de diffusion optique

M31 est proche du zénith, l’oculaire à grand champ va nous permettre d’avoir la galaxie d’Andromède quasi entière entouré de ses deux satellites.

Au bout d'une minute la magnifique vision des trois galaxies s’assombrit, des passages de cirrus de plus en plus sombres nous empêchent de continuer notre randonnée galactique.

Nous nous rabattons vers le sud où Jupiter encore haute est visible : le spectacle est à couper le souffle ! La stabilité est telle que nous utilisons l’oculaire ES de 5,5 mm/100° doublés de la Barlow 1,6x Antares qui nous offre un grossissement de 538 x.

Le disque jovien fourmille de détails ! La tache rouge est orange, un liseré blanc en fait le tour, d'innombrables festons et autres ovales blancs se distinguent dans les bandes qui présentent des colorations marquées . Un satellite ( Ganymede ?) est juste au bord du limbe, un infime liseré sombre le sépare encore de la planète et son ombre se projette sous la forme d’un minuscule disque sombre sur le disque .

Le spectacle est grandiose, le satellite va bientôt passer devant le disque jovien précédé de son ombre …

comme la transparence et la stabilité sont exceptionnelles, nous décidons d’ajouter une Barlow 2x au train optique (1076 x)! Malheureusement, nous n’assisterons pas à la suite du spectacle car le ciel c’est entièrement recouvert de nuages.

Nous nous résignons à rejoindre nos duvets dans le coffre du break, tout en gardant un espoir (vain) que les nuages disparaissent… nous fermons les yeux avec cette incroyable image de Jupiter figée dans nos mémoires .

Au réveil, je serai encore parfaitement capable dessiné le disque de Jupiter tellement cette vision sublime est imprimée dans ma tête.

Vivement, la prochaine nuit en altitude (pourquoi pas ce soir si la météo est clémente)

(Quelques photos de matos trempé au petit matin .)

Bon ciel à tous !